… dont la nature s'accomplit dans la culture

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De ce fait, alors même qu'ils viennent satisfaire un besoin naturel, les repas humains par exemple sont un fait de culture.

Nous pourrions d'abord croire que le nouveau-né qui tête sa mère est semblable à tout autre petit mammifère allaité, mais tel n'est pas le cas, parce que l'intention même dans laquelle ses tétées lui sont données est marquée du sceau de la culture - l'on pense aux anticorps de la mère qui, par ce biais, le protège des infections, mais aussi aux positions dites ergonomiques dans lesquelles réaliser les tétées afin de favoriser la bonne digestion, etc.

Les fruits de la terre cultivée ne deviennent des aliments qu'après avoir été transformés, cuisinés, comme on peut le voir par exemple avec le riz, qui constitue la base ancestrale de l'alimentation en Asie, ou le blé en Europe. Pour satisfaire l'exigence minimale de nourrir, encore faut-il avoir appris à moudre, griller, cuire, etc., ce qui engage des savoir-faire et des coutumes.

Et c'est compter sans le goût, qui engage des saveurs et pas seulement une vertu nutritive. Si, de fait, on retrouve une forme de "pain" quasi universelle (qu'il soit levé, sous forme de galettes, sec ou bien souple), dès que les hommes ont non seulement cuit mais cuisiné, il se distingue dans ses différentes déclinaisons par ce qui s'ajoute à son principal ingrédient, et en détermine la saveur. Rien de tout cela n'est nécessaire à la survie.

Si l'origine du travail répond bien à des besoins naturels, il ne saurait de ce fait y être réduit.

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